Reid Hall / Tschann Libraire, Paris 2018
par Yannick Poirier
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Catalogue
Tschann Libraire, avec le concours de Reid Hall*, est très heureux d’accueillir jusqu’au 12 mai 2018, Agnès Lévy.
Le cadre intimiste et retiré de la grande salle de Reid Hall éclate sous les pinceaux et les brosses d’Agnès Lévy. Son travail sur les corps est connu et commenté par nombre d’écrivains ou de critiques. Gageons que cette exposition offrira à celles et ceux que l’incertaine limite entre l’animal et le végétal attire , un chemin vers sa peinture.
Agnès Lévy se joue de toutes les couleurs pour nous donner sa vision des palmiers, des bûches, des racines, des plantes et des fleurs. Les couleurs insufflent au végétal une puissance et un souffle que ses corps offraient déjà. C’est avec cette exposition la cohérence d’une œuvre qui apparaît. Si les corps sont organiques, le monde dans sa globalité est organique. Et les états de la matière sont – par la couleur – tous irrigués; jusqu’à ces bûches quasi lithiques et pourtant travaillées comme des portraits humains. La grande salle de Reid Hall devient ainsi le conservatoire du vivant. Son ample spatialité permet pour la première fois de présenter les carnets Leporello. Le vent même qui coule entre ces palmiers en façonne racines et stipes. Tout est mouvement et porté par une vision de la réalité en excès de puissance. Le spectateur s’affronte à cette peinture. Il va chercher en lui ce qu’elle y sollicite : force, mouvement, chaleur, tension… Ce chemin proposé est tout aussi intérieur, par le ressenti physique qu’impose la puissance des couleurs, qu’extérieur par les éléments qui y sont engagés. Il faudrait pour parler de la peinture d’Agnès Lévy explorer le concept de « contemplactif ».
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